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Mon avis sur la BMW S1000XR

Les fiches techniques débiles me fascinent. Alors quand on me dit 162cv pour 226kg, 114Nm de couple et une position de conduite façon GS je suis tout de suite très attentif à la suite de la discussion. Pour faire simple, la S1000XR est une sorte de “SUV” hyper énervé qui s’adresse à tous les amateurs de sensations fortes. Je vous livre mon avis après quelques mois passés à faire connaissance avec la bête.

La S1000XR n’est pas une nouveauté au catalogue de BMW mais ce n’est peut-être pas le modèle le plus connu alors reprenons depuis le début pour ceux qui n’auraient pas suivi. Il y a quelques années les ingénieurs de BMW se sont dits que ce serait une chouette idée de coller le moteur quatre cylindres de la S1000RR (un peu dégonflé) dans un cadre aux mensurations typées trail. Le résultat était tout simplement brillant : un moteur percutant, une partie cycle diablement efficace avec des vraies aptitudes aux longs voyages sur bitume. Les allemands n’ont rien inventé avec la S1000XR, on retrouvait déjà des motos du même esprit chez d’autres constructeurs (notamment Ducati avec la Multistrada), mais la première génération de la S1000XR a su trouver son public et se tailler une vraie place.

En 2020 BMW renouvelle une très grosse partie de sa gamme pour préparer l’arrivée de la norme Euro 5 et la S1000XR n’échappe pas à la règle. Et c’est bien de la nouvelle génération dont je vais vous parler ici.

J’ai lu énormément de tests et d’avis sur la nouvelle S1000XR et je dois avouer qu’ils m’ont tous un peu laissé perplexe. Une grande partie des propriétaires de la première génération de S1000XR ne voulaient pas même pas entendre parler de la nouvelle.

Mon premier contact avec le moteur de la S1000XR est une vraie douche froide, ça confirme tout ce que j’avais lu : un quatre pâtes sans aucun effet “coup de pied au cul”, anémique à bas régime (quelle bêtise ne pas avoir repris le ShiftCam de la S1000RR !) et le tout avec un bruit douteux causé par son ralenti à plus de 2000 tours/min… Certes le cadre est rigoureux et précis comme toutes les BMW, mais j’ai l’impression d’avoir entre les mains une moto bâclée. Le niveau d’équipement et de finition est excellent, mais je préfère de loin avoir une moto sans aucune option tant qu’elle a un moteur fou.

Ca fait 6 mois que j’ai tout un parc de motos à disposition et la S1000XR en fait partie. Je résiste depuis un moment à la tentation de pondre un article qui la descendrait en flèche mais j’ai voulu prendre un peu de recul, au fond de moi j’ai le sentiment d’avoir peut-être raté quelque chose. La S1000XR fait partie des 30 motos les plus vendues en France en 2020 ça ne doit pas être pour rien et BMW n’a pas la réputation de sortir des tréteaux sans âme. J’ai pris une grande inspiration et j’ai continué à rouler avec en quête d’une réponse.

Et puis la réponse s’est présentée d’elle-même. J’avais laissé la S1000XR de côté depuis plusieurs semaines et pendant ce temps-là quelqu’un s’était occupé de finir le rodage. Curieux de pouvoir enfin la bousculer sans vergogne, j’y suis allé et… j’ai enfin compris.

Ce moteur est fait pour être utilisé à 10 000 tours/minute ! Quel son rageur ! Quel couple ! Quelle fusée !!! La S1000XR a tous les inconvénients inhérents aux moteurs 4 cylindres mais alors une fois qu’on est dans les tours c’est complètement indécent et terriblement jouissif. C’est peut-être une fausse impression, mais en accélérant le rythme je ressens les suspensions plus rigides comme si elles s’adaptaient à la façon dont la S1000XR est menée.

Il faut donc impérativement passer la période de rodage et dompter la moto pour découvrir ce qu’elle a dans le ventre. C’est une véritable machine de caractère qui se mérite et qui exige qu’on prenne le temps d’apprendre à la connaître. Un simple essai à la va-vite ou trop timide ne peut pas permettre de comprendre la S1000XR.

Sa facette consensuelle et aseptisée à bas régime n’existe que dans le but de la rendre civilisée et apte à un usage quotidien, ce n’est qu’un masque et son vrai visage se révèle ailleurs. Je suis fidèle à l’adage “vivons heureux vivons cachés” donc je n’étalerai pas ce que j’ai trouvé en cherchant le potentiel de la S1000XR, mais sachez que votre permis peut s’envoler très très vite. Si la boite de vitesse se limitait aux 3 premiers rapports je n’y trouverais absolument rien à redire, les rapports suivants n’existent que pour vous donner un faux air raisonnable et rendre la consommation d’essence acceptable.

La S1000XR est un OVNI. Ce n’est pas un trail, ce n’est pas une hypersport, mais pourtant elle allie les meilleurs côtés des deux univers. C’est un engin conçu pour aller très très vite très très loin.

Un changement de démultiplication de (+3 dents à la couronne) pourrait être une piste plus qu’intéressante pour donner à la S1000XR le caractère dont elle manque cruellement à bas régime. On me chuchotte également dans l’oreillette qu’une reprogrammation moteur transcenderait la moto mais si vous on vous le demande ce n’est pas moi qui vous l’ai dit…

2 Responses

  1. L’analyse est intéressante, la réflexion pertinente…
    Le recul pris pour juger et jauger la moto s’avèrent salvateurs pour éviter de passer à côté du « truc ».
    Je n’ai pas essayé la S 1000 XR, mais j’ai appris des choses importantes en attendant de pouvoir le faire.
    Merci.
    mtbike

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