Dimanche, 7h30. Encore une bonne grasse matinée indécente dont j’ai le secret. J’engloutis mon demi-litre de café réglementaire et je cours dans le garage. J’ai une F 850 GS Adventure à disposition pour la journée et je peux en faire ce que je veux ! Direction le Puy Mary !
. Quoi de mieux qu’une grosse sortie marathon de 500 km pour se faire une idée de ce que vaut la bête ? Avec sa roue de 21 pouces à l’avant je me dis que ça part plutôt mal pour avaler du virage avec un gros rythme mais son autonomie de plus de 400 km me fait rêver… Moi qui déteste m’arrêter je crois que j’ai enfin trouvé une moto dont la taille du réservoir constitue un vrai défi. La Teutonne me tance du regard (asymétrique).
Bardée d’électronique, cette “petite” moto me surprend malgré tout par sa facilité. Bien que le train avant ne puisse évidemment pas être incisif à cause de ses dimensions, il n’est pas absolument pas piégeux, la direction est précise et permet d’aller user le pneu arrière jusqu’au bord sans forcer du tout. Les suspensions électroniques la transforment en tapis volant, le mode Dynamic lui donne un petit caractère ma foi fort sympathique. Je m’autorise quelques sorties de route pour aller tâter du gravier. Une fois de plus la 850 GSA se montre exemplaire.
Avec son châssis rigoureux et son freinage efficace je regrette un peu que la F 850 GS Adventure n’ait pas été dotée d’un moteur un peu plus dynamique car clairement c’est la seule chose qui pêche. Son moteur est très bon mais il lui manque un petit quelque chose, un petit grain de folie ou je ne sais pas. Cette moto est diablement sage et prévisible. Certains y verront une qualité, d’autres un défaut. Ce sera à vous de voir.
Les paysages de Dordogne, de la Corrèze et du sud du Cantal défilent comme des cartes postale. Je roule à la fraîche, au milieu des arbres et des paysages époustouflants du parc des Volcans d’Auvergne.
On me demande souvent pourquoi je roule autant quand je pars seul, que ce soit en termes de distance ou de temps de selle. Je crois que je dois satisfaire une boulimie d’air pur et de grands espaces, et un besoin constant de me fracturer la rétine. J’en veux plus, encore plus, toujours plus. Et quand c’est fini j’en redemande.
Aucun GPS, aucune carte. Cette fois-ci je roule vraiment le nez au vent et je m’oriente exclusivement grâce aux panneaux et aux souvenirs encore intacts de mes balades précédentes dans le coin. Je ne me perds pas une fois de la journée et j’arrive toujours là où je veux. La vie a fait des choix surprenants me concernant. Apparemment ça lui semblait plus important de me doter d’une mémoire photographique des routes et des cartes plutôt que de me permettre de retenir les prénoms des gens que je rencontre. Ce n’est pas vraiment idéal pour la vie en société mais c’est diablement efficace en balade.
Passer des heures à fixer des cartes est devenu bien plus qu’un passe-temps, c’est presque devenu une seconde nature. Et quelque chose me dit que ce n’est pas vraiment près de s’arranger…